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Exemple de DISCOURS

 

 

Rédaction d’un discours

 

Résumé de l'entretien avec le « client » :

 

Charles, 60 ans, part en retraite dans un mois. Il a passé quarante ans, c’est-à-dire toute sa vie professionnelle au sein de la même entreprise, grand groupe français.

Dessinateur industriel de profession et syndicaliste sur les dernières années donc très impliqué dans la politique salariale.

Il souhaite faire un discours à l’attention de ses collègues mais aussi de la hiérarchie, d’où l’envie de faire un constat de vie de ces quarante ans et de l’évolution de son ressenti.

Beaucoup de tensions et restructurations (vingt dernières années surtout). Bons et mauvais moments. « Sentiment d’amertume et de rancœur en partant sans oublier les bons moments. »

Départ prématuré, non programmé. Frappé par la maladie il y a un an et demi, il a repris son activité professionnelle à mi-temps, après de longs mois d’absence. Plus très « rentable », la hiérarchie l’a poussé vers la sortie en négociant sa retraite avant l’heure. Pas très heureux de partir de cette manière…

Buffet campagnard, pas pour fêter la retraite mais pour remercier ceux avec qui il était bien.

Ton un peu léger, pas pompeux.

Il veut une phrase finale un peu caustique.

 

 

Discours finalisé : 

(Nombre de caractères sans compter les espaces : 1344)

 

« Je vous remercie de votre présence.

Certains sont là pour fêter mon départ en retraite. De mon côté, ce sera juste un au revoir.

 

De ces 40 ans passés ici, j’en fais un constat.

 

Quelques mauvais moments avec incompatibilités d’humeur et tensions, nombreuses restructurations, surtout ces vingt dernières années, qui m’ont fait me demander ce qu’un salarié représentait. Un outil de travail quelconque ? Un truc sans identité, instrumentalisé et dévalué au fil de la modernisation des rapports sociaux ?

Un manque relationnel et des rapports virtuels sans vraie communication. Des choses imposées sans concertation. Une déshumanisation des rapports dans le travail.

 

Mauvais temps aussi avec ce départ non programmé. Circonstance de vie fâcheuse : la maladie nous choppe. On quitte son travail diminué et on craint de ne pas laisser un souvenir de joyeux battant. Condamnation un peu arbitraire par la hiérarchie qui pousse vers la sortie en ne voyant que l’outil, pas l’homme.

Départ donc amer…

 

… Mais pas d’oubli des bons moments : la réussite de projets périlleux et la création de liens fabuleux entre collègues (la collègue de toujours trop bavarde mais ô combien attachante et le gentil prestataire, toujours prêt à offrir le café). Et puis je remercie chaleureusement ceux qui ont manifesté leur soutien lors de ces longs mois d’absence, agrandissant le cercle amical et embellissant les bons souvenirs !

 

Comme vous l’aurez constaté, vous êtes réunis autour d’un buffet campagnard, à mon image : pâté un peu rude au goût mais gardant un souvenir, je l’espère, agréable en bouche.

Alors bon appétit ! »

 

 

Texte : Porte-Plume



18/05/2015